Dans mon engouement pour l'enseignement, il y a toujours eu une zone de réticence : les accidents urino-fècessien.

Jamais eu de maternelle, ouf. Et j'applique une règle un peu stricte mais qui me va bien. L'école est aussi l'apprentissage de la contrainte sociale. Ne pas satisfaire dans l'immédiateté ses besoins naturels est une contrainte à apprendre, anticiper ses besoins et y répondre dans le temps imparti est la solution à acquérir. Les parents étaient tous indignés (et en cas d'urgence, et ce ci et cela). Bizarrement, après une semaine de refus d'autorisation d'aller aux toilettes, plus eu de demande... et pas eu d'accident. (je dois resserrer la vis, mon remplaçant était beaucoup plus open quant aux contraintes). Donc pas de cas pratique de ce côté-là.

De l'autre côté, une collègue nous racontait que l'inspectrice lui avait présenter un cas concret à l'oral du concours assez intéressant sur la capacité à enseigner : 'Que faites-vous dans le cas où vous seriez prises de coliques ?'. Et oui, la capacité du serrage de fesses est intimement liée à la pédagogie. Et de rire de bon cœur : elle a dit colique, même pas malaise, besoin pressant... Elle n'est pas inspectrice pour rien : la précision est mère de l'éducation.

Devinez ce qui m'est arrivé cet après-midi ? Le cas concret du concours de ma collègue est devenu pratique (enfin pratique, ... disons réel). Misère, misère, misère. La récréation a été la bienvenue, jamais je n'ai fait sortir les élèves aussi tôt. Puis j'ai informé ma voisine de classe : si j'ouvre la porte mitoyenne, c'est que je pars en courant aux toilettes. Je m'en suis sortie sans trop de dommages collatéraux du moins vis à vis des élèves. Personnellement, un grand sentiment de solitude, voir de régression !