Boulette !

J'en avais ras le haricot de jouer les enquêteurs pour retrouver à qui appartenait tel ou tel travail parce que ces petits sales gosses n'écrivent pas leur prénom on the page. De plus, leur tolérance à l'erreur étant nulle, quand ils se trompent, plutôt que de barrer proprement (la gomme est interdite, comme ça on garde la trace de l'erreur et du coup on se souvient que celle là, ça ne sert pas à grand chose de la refaire !), ils gribouillent jusqu'à ce qu'ils soient bien sur qu'on ne voit plus qu'un gros paté bien moche, voir la page suivante tellement le gribouillage a été productif, que même le papier, il n'y en a plus.

Donc, vendredi dernier, en manque de magnésium après 4 jours de classe non stop, j'ai instauré une nouvelle règle. Absence de prénom, gribouillage en lieu et place d'un trait bien propre = chocolat pour la maîtresse. Il y a une affiche exprès dans la classe avec les prénoms de ceux qui me sont redevables d'une sustenterie cacaotée.

Après l'effet de surprise passée, le questionnement intrasec du fonctionnement aléatoire de la maitresse, les sales gosses se sont transformés en petit trésor. Je suis alimentée de crunch, balisto, kit et kat... (va falloir que je prenne un abonnement illimité à la piscine...) et certains recherchent de vielles gribouillures pour pouvoir me gâter !!!

Alors je crois qu'au prochain temps de parole, j'expliquerai que le chocolat, je l'accepte aussi, même s'il n'est pas dû !

Suivant notre entrainement de grandes sportives, aujourd'hui pistache avec ma gribouillette. 10hmoins 10, le téléphone sonne. oups, ma gribouillette est en avance !!!

Non, ma gribouillette a le dos en miette.J'y vais, j'y vais pas ? Arhhh, j'ai investi dans un nouveau maillot, vu que ma croissance horizontale transforme mon précédent maillot en string à chaque mouvement. Ce serait ballot de ne pas tester ce vêtement de sirène (dans l'eau, l'optique est déformée et c'est tant mieux !)

Alors ce jour est à marquer d'une croix dans mon calendrier de psychanalyse : je suis allée toute seule dans une piscine que je ne connaissais pas. OUAH ! Quelle lutte contre le mode extérieur hostile à ma petite personne !

Elle s'appelle le Wacken, elle est toute belle toute neuve. Le bassin est en extérieur et c'est plus écolo qu'en intérieur. (oui, le terme écologique est tout de même à la limite de la figure de style mis en regard avec le concept de piscine). Il faut moins d'énergie pour maintenir une masse d'eau à température constante, même avec une des surfaces du volume en échange thermique avec l'air extérieur que pour chauffer un baitment immense et cette même masse d'eau. Qui l'eut cru, lustucru !

De plein pied, accessible handicapé, la partie couverte ne sent pas le chlore, n'est pas parcourue de courant d'air ou au contraire surchauffée. On commence par se déchausser pour accéder à des vestiaires où on peut se déshabiller sans avoir recours à des postures de yoga. S'ensuit une batterie de casiers qui n'en ont plus que le nom, c'est plutôt de la penderie où même la doudoune et les après-ski rentrent.

Reste toujours le petit détail du n° de casier à se rappeler... Mais, c'est bon pour le cerveau aussi des petits efforts de mémoire ! (oui, au retour, j'ai essayé 3 casiers avant de retrouver le mien MAIS j'étais toujours dans la bonne zone, je progresse)

Secteur suivant : douche savonnée (obligatoire, en terme d'hygiène, les concepts progressistes sont toujours les bienvenus) et toilettes. Une petite remarque : la petite tong en plastique permet une isolation thermique du sol qui n'est pas superflue. Toujours dans des espaces compatibles avec des mouvements interdits dans le métro parisien du matin.

Et avant l'immersion : le solarium d'hiver. Et oui, transat au chaud fasse à la baie vitrée donnant sur le bassin. Des petites cases et recoins pour poser tes babioles (serviette, tatane, savon, lunette de vue) et descente dans l'eau avant double sas vers l'extérieur.

Vous souvenez-vous des cours de natation de votre enfance ? A se cailler dans les douches, à se cailler au bord du bassin, à se cailler dans l'eau en écoutant les instructions. Oubliez tout cela, l'eau est bonne, on y rentre comme dans un bain, on passe le sas à l'aise blaise et hop on est dehors ! La japonie est en vous (d'autant plus si vous êtes myope comme moi !) brume légère sur l'eau, temps couvert avec vol d'oiseaux (pigeons sans doute, mais on s'en fout) et l'ombre de votre nage élancée sur le fond du bassin en inox.

Sur les conseils de F., j'étais munie d'un bonnet de bain. Donc pas d'otite en vue. Tellement que j'étais dans un nuage aquatique, que j'ai fait mes 1000 m sans m'arrêter, tout en crawl et en faisant du fractionné sur les 400 derniers m. L'euphorie !

Ma gribouillette, a y est, t'as mis la main sur un bonnet ? Je t'en crochette un en laine ?

Au risque d'être un peu concon...

Mon cousin s'est éteint hier, agé d'une soixantaine d'années, d'un cancer. Petite, c'était mon idole, il était trés trés beau. Sa fille est superbe. Je pense à sa femme qui m'emmenait partout pendant les vacances d'été avec ses copines dans le siège vélo. Je pense à ma tante qui a eu une 'drôle' de vie pas sympa et qui a toujours pris les choses comme elles venaient avec une philosophie paisible : c'est la vie, et dans la vie, il y a la mort.

Ce même jour, la nièce de l'ours fêtait sa première année sur terre.

A une époque, Ma gribouillet avait des articles informatifs, sur la politique française souvent.

Je vais faire pareil, mais sur la politique locale (moi).

- Alors que j'étais motivée, Ma Gribouillette a préféré rester au sec sous la couette, plutôt que venir faire la grenouille à la piscine.

- Je grandis : je ne rentre plus dans mes pantalons (d'où ma motivation précédente).

- Je n'arrive pas à lire Lalie Walker, vraiment trop sombre.

Si vous avez suivi le feuilleton de l'épuisement nerveux de  ma collègue, un grand moment vient de se produire. Avant les vacances, elle avait décidé de mettre les bouts. La médecine préventive (je ne savais pas que ça existait) a demandé à l'administration qu'elle soit mutée. Branle-bas de combat pendant les vacances mais enfin un poste pour elle est recherché. SAUF qu' en rentrant de vacances lundi matin, l'inspectrice l'a eu un peu mauvaise et en a fait part à la directrice qui en a fait part à ma collègue. Celle-ci a mis pixels sur le réseau pour s'expliquer avec l'inspectrice. Ni une, ni deux, rendez-vous fixé dès l'après-midi.

Et là, une pépite d'or ! Discussion pendant deux heures, recherche de solution d'accompagnement, proposition de reprise à titre provisoire, compréhension de la situation de stress...

Dès sortie de son échange, elle m'a bipée à 19h. Elle reviendra !

Alors, oui, il y a des gens qui écoutent. Ca fait chaud au coeur, mais là où il y a boulette, c'est que le système est ainsi fait que ces gens là ne peuvent entendre le bruissement que quand il y a coup de tonnerre.